Photographe Jean-Paul Achard
Le Monestier, petit village d’Ardèche de 62 habitants, le 7 septembre 2024,
Filiko met en scène l’inauguration officielle du Sentier Voubien
un sentier pour vous vous sentiez bien.
Ce nouveau vieux Sentier Voubien,
ce sont les artistes de Filiko qui l’ont rénové,
dans une démarche respectueuse du vivant,
avec l’aide d’habitants du village et le soutien de la Mairie du Monestier.
Une intervention d’éclaircissement du paysage pour réemprunter les chemins,
retrouver collectivement des espaces communs et qu’ensemble on s’y sente bien !
Un sentier municipal artistique vivant évolutif où l’art de vivre est célébré.
Un sentier qui s’étoffera d’année en année de nouvelles propositions farfelues et enjouées.
Un sentier artistique pour explorer les chemins des mondes parallèles
Nous balader dans l’univers infini de la fiction,
le monde de la sagesse,
des savoirs clandestins et rusés,
qui transparaissent dans les contes et le mots d’esprits,
le monde des connaissances sensibles,
inoubliables.
Car partout les chemins nous montrent l’exemple, la voie à suivre
et le chemin, il n’oublie jamais rien.
Il pense, se parle à lui-même et s’organise,
les chemins prennent exemple sur les forêts d’ailleurs
Les arbres, les animaux, les rivières voient, entendent et se souviennent.
La forêt t’observe, elle t’écoute.
La forêt enregistre tout, et ainsi tout peut recommencer, éternellement,
comme dans les vieilles histoires qui ne cessent de nous habiter.
Oui les forêts et les chemins qui les traversent nous montrent la voie
et « si certains aspects de la face du monde ne nous plaisent pas,
c’est peut être parce que le monde contemporain, dans sa face tangible,
ne ressemble plus du tout assez à une forêt,
ce qui est triste car nous croyons au paradigme de la forêt,
nous croyons à un retour du monde sur lui-même,
comme une sorte de vague », une vague qui s’enroule et nous entraine
et sur laquelle nous avons glissé
telle une équipe de sylvestres randonneurs surfeurs aux larges sourires
Nous avons effectivement constitué une équipe
et vous n’êtes pas sans savoir que constituer une équipe c’est créer un peuple
mais alors, comme le dit si justement le poète Antoine Boute, « un peuple expérimental :
un peuple lié à des végétaux sur terre,
un peuple expérimental discret des forêts.
Un peuple invisible, qui non pas se fond mais nage dans le paysage.
Nage c’est-à-dire circule,
mais pas spécialement exclusivement linéairement,
aussi de haut en bas et de travers, de tous côtés, en fonction des circonstances.
Un peuple qui peut végèter pas mal aussi, d’ailleurs,
affalé, connecté à la façon des plantes,
par des moyens un peu zarb, hormonaux, souterrains.
Prolifération de plantes, observées avec toute la patience du monde,
prolifération de tout un peuple de plantes,
les plantes comme modèles politiques »
Tout les participants ont pu faire parfaitement la distinction entre
d’un coté ceux qui ont désanimé le monde pour constituer des ressources manipulables (produire/détruire)
et d’un autre coté ceux qui cherchent à ré-animer le monde
entretenir la flamme des vivants et des morts,
des humains et autres qu’humains,
des ancêtres et esprits,
des forces et puissances terrestres.
Alors nous sommes partis en ballade
oui comme « un peuple pas spécialement humain
nous étions dans le monde hors du monde
oui nous étions monstrueux
nous flirtions avec les plantes en nous
nous avons en nous tout un jardin botanique très large très riche très complet
notre intensité fut totale notre honnêteté fut totale
nous tendions vers une pureté totale dans les intentions
et nous avions dans l’intention d’être encore pires
nous étions pires qu’hier et demain nous serons pires qu’aujourd’hui
oui pires c’est-à-dire meilleurs
c’est à dire plus bruts gorgés de sève
nos yeux ne pourrissent jamais
nous n’attraperons jamais la salmonellose
non la confiance règne avec nous »
nous allons pouvoir sans problèmes faire des galipettes sur les pelouses restaurées
et nous y sentir extrêmement bien sur le sentier Voubien
« le geste sera juste oui d’une évidence toute naturelle et concrète
comme un éclat de rire tout bon tout dégainé, facile
et à faire
Oui mesdames et messieurs je vous le dit en vérité
Le secret c’est no tristesse,
le secret c’est les dents blanches qui apparaissent dans le sourire
le secret c’est le trou noir du fond de la gorge
s’engouffrant dans les plissures les méandres de l’intimité corporelle
le secret c’est que toute l’intensité qui fait tenir la matière ensemble
c’est du rire oui une blague la blague du réel »
(Les citations sont d’Antoine Boute, décidément un sacré poète!) (Sa maison d’éditions c’est Les petits matins.)
Le réel, le 7 septembre 2024, fut la présence parmi nous pour cette inauguration du professeur Lavnord le grand spécialiste mondial de caminologie, la science des chemins, des itinéraires et des voies de communication, tant physiques que symboliques. La caminologie que le professeur Lavnord a lui-même créé explore comment les parcours influencent les mouvements, les échanges culturels, et les interactions sociales. Cette discipline peut aussi s’intéresser aux chemins de vie, aux trajectoires individuelles ou collectives dans un contexte plus philosophique ou anthropologique.
Ce sont ses études passionnantes qui l’ont amenées à venir s’installer ici au Monestier il y a maintenant trois ans, les villageois le connaissent bien maintenant. En ce 7 septembre 2024, il a officiellement inauguré le sentier Voubien dont Madame la Maire du Monestier lui a demandé de superviser la rénovation. Pour l’occasion le Professeur a réservé la primeur à notre public de randonneurs surfeurs au large sourire, une surprise exceptionnelle attendait les villageois du Monestier : la révélation de découvertes tout à fait renversantes que Monsieur Lavnord s’apprête à publier prochainement dans la revue Nature qui avait dépêché pour cet événement le grand photographe américain Bob Hoopbridge.
Notre équipe Filiko de reportage était également présente pour couvrir cette célébration historique.